Madagascar, enfin la sortie de crise ?

Près de 8 millions de Malgaches aux urnes demain vendredi 20 décembre pour le second tour de l’élection présidentielle ET pour les législatives. Ce double scrutin doit mettre fin à 4 ans de crise et sortir d’une longue transition particulièrement douloureuse.

Importance de l’élection

Le 20 décembre 2013 marquera le retour sur la voie démocratique car que depuis le coup d’Etat de mars 2009, le pays a été dirigé par des personnes non élues. A l’issue du premier tour du 21 octobre 2013, ce sont le Dr Jean-Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina, candidats soutenus respectivement par Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, qui ont terminé en tête du scrutin le 28 octobre.

Dans les rôles principaux

Le Dr Jean-Louis Robinson, 61 ans, président de l’Ordre des médecins malgaches en 1996 et ministre de la Santé sous Ravalomanana (mise en place des Centres de santé de base sur l’ensemble du territoire). Présenté par le parti Avana et soutenu au dernier moment par la mouvance Ravalomanana. Au premier tour, il obtenait 21,16 %.
Hery Rajaonarimampianina, 55 ans, président de l’ordre des experts-comptables en 2003 et ministre des Finances et du Budget d’Andry Rajoelina, et président du Conseil d’administration d’Air Madagascar, aujourd’hui sur « liste noire ».
Les deux finalistes sont-ils les acteurs principaux du scrutin ? A voir selon l’investissement en coulisse de Ravalomanana et Rajoelina.

En observateurs

Les observateurs nationaux et internationaux qui doivent atténuer les intentions ou tentatives de fraude. Mais à moins de 6000, leur nombre est insuffisant par rapport au nombre de bureaux de vote (20 000). 123 émissaires de l’Union européenne, 16 de la Commission de l’océan Indien, plus de 200 de la SADC, 57 de l’Union africaine.
Il y a aussi les 5 000 nationaux de la société civile locale.
Les ambassades et représentations diplomatiques envisagent de déployer quelques agents sur le terrain.
La présence de médias étrangers à Madagascar pour couvrir l’événement.

Le décor

A Tana et dans les grandes villes, la multitude de candidats aux législatives ne facilitera pas la tâche de l’électeur qui devra chercher et cocher la case du candidat de son choix sur un bulletin unique de format A3. Or il est bon de rappeler que l’électorat est handicapé par un taux d’analphabétisme élevé. Il pourra se repérer grâce aux photos et poseront une empreinte digitale dans la case correspondante.
Des problèmes d’infrastructure. Certains bureaux de vote sont isolés et sans électricité. L’absence ou le mauvais état des routes dans certaines localités ajoute à la difficulté.
Mais la Commission électorale nationale indépendante de la Transition en charge de l’organisation peut tabler sur l’expérience du premier tour pour améliorer le déroulement.
Et la météo ? Pas anodin pour se déplacer car selon les prévisions, les pluies seront abondantes le jour du scrutin.

Demain

Toutes les contingences naturelles et d’infrastructure, ajoutées à la précarité du réseau informatique ne permettent pas l’obtention rapide des résultats. Cependant les procès-verbaux seront collectés par la Commission grâce à des hélicoptères.
Certains observateurs ont annoncé qu’ils communiqueront les premières tendances disponibles dès le 22 décembre. La Commission publiera sur son site Internet les données au fur et à mesure. Le récapitulatif des résultats sera transmis à la Cour électorale spéciale dont 18 juges examineront les résultats, recevront ou non les plaintes et proclameront le nom du prochain Président lors d’une audience solennelle début 2014.

Elections présidentielles le 25 octobre 2013 à Madagascar

C’est la dernière ligne droite : les élections présidentielles ont lieu le 25 octobre 2013 à Madagascar

Et la Mission d’Observation Electorale d’EISA est arrivée depuis le 16

Et qu’enfin Madagascar sorte de la profonde crise dans laquelle elle est !

Le palais de la reine rouvre ses portes à Antananarivo

Le palais de la reine – le rova -, construit sur la plus haute colline de la capitale de Madagascar et visible à des kilomètres en arrivant sur Antananarivo, n’était plus ouvert depuis sa destruction par le feu en 1995.
C’est probablement le plus grand trésor culturel de la capitale de Madagascar qui a rouvert ses portes samedi 22 septembre 2012 au grand public. Tout n’est pas reconstruit (comme le bâtiment principal le plus récent de style napoléonien en pierre grise).
Il y avait 2 constructions différentes. La première était toute en bois, de l’architecte français Jean Laborde – voir l’article que je lui ai consacré – de 1839. Pourquoi tout en bois ? Parce que les Malgaches considèraient le bois comme une matière vivante pour la construction et la pierre comme une matière froide destinée aux tombeaux.

plus de 100 morts liés aux vols de zébus à Madagascar

Le vol de zébu, qui était à l’origine un moyen pour les jeunes gens de prouver leur virilité, a pris ces dernières mois la dimension d’un trafic aux conséquences meurtrières. Plus de cent morts en 48 heures : selon la gendarmerie nationale, 23 voleurs de bétail, les «dahalos», ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi à Emanombo, près de Fort Dauphin, dans le sud de Madagascar ; les 2jours précédents, 73 voleurs, 2 gendarmes et 1 policier avaient trouvé la mort dans des villages de cette même région.

Fin de financement des cantines dans des écoles primaires du Grand Sud et de la capitale malgaches

Le Program­me alimentaire mondial rencon­­tre une difficulté de budget pour la prochaine rentrée et si aucune solution n’est trouvée, il y aura soit réduction de la ration, soit réduction du nombre d’écoles bénéficiaires
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L’armée traque des voleurs de zébus

Pratique ancestrale locale, le vol de bétail était un rite de passage pour les jeunes hommes dans les plaines ou les plus grands troupeaux de zébus sont gardés. Chez les Bara par exemple, une des ethnies de Madagascar qui se trouve au sud de l’île, voler un zébu et séjourner en prison constituent une marque de courage, d’exploit et de virilité.

C’est devenu une entreprise dangereuse voir criminellement mortelle quand les bergers tentent de défendre leurs troupeaux contre des voleurs professionnels de plus en plus armés.
Le vol de zébus a changé de nature, par sa violence et son ampleur. Le trafic qu’il alimente est fructueux car un zébu castré coûte environ 200 euros. La bande poursuivie par l’armée et qui est retranchée actuellement dans le district de Befotaka, au sud de Madagascar, en aurait volé 3.000, ce qui représente 600.000 euros de gains à la revente.

Les forces de l’ordre avaient pour mission au début du mois de juin de retrouver des voleurs de bétails et d’arrêter un de leur chef. L’opération actuelle intervient une dizaine de jours après une fusillade, le 9 juin, entre les «dahalos» – voleurs de zébus en malgache – et les militaires au cours de laquelle au moins six gendarmes malgaches ont été tués, et cinq autres sont portés disparus.

Selon une analyse de RFI, le réseau des voleurs de zébus serait difficile à démanteler à cause de la corruption qui sévit à tous les niveaux. Du simple vétérinaire au délégué administratif, qui vend des faux passeports aux voleurs, en passant par les gendarmes qui ferment les yeux sur les camions suspects, tous bénéficient de ce trafic. Les armes des voleurs seraient même fournies par les militaires eux-mêmes.

Le 18 juin, les autorités malgaches ont rétabli l’embargo sur les exportations de zébus, qui avait été levé en août 2011 vers certaines îles de l’Océan indien (Comores, Seychelles, Maurice).

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La communauté Anja de Madagascar récompensée par les Nations Unies pour ses efforts pour préserver sa forêt

Anja, c’est cette réserve privée que nous avions visitée en avril 2011 :  réserve villageoise à 12 km au sud d’Ambalavao sur la RN7, créée en 1999 par une vingtaine de villageois montés en association qui a lutté contre l’ANCAP pour rester indépendante. Et ou on admire les maki catta

Anja vient d’être récompensée par les Nations Unies pour ses efforts fournis afin de préserver sa forêt, grâce à l’écotourisme notamment.

Les femmes rurales prouvent qu’elles sont les piliers de la sécurité alimentaire à Madagascar

Des femmes de tous horizons (agricultrices, artisanes, artistes, formatrices) venues de tout Madagascar participent à une foire-exposition  (8 et 9 mars) .

Les femmes rurales représentent la moitié de la population active agricole. Grace à leurs connaissances dans le domaine de la terre et de l’ environnement, soutenues par de petits investissements, elles peuvent assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de  leurs communautés. Elles ont un rôle dans l’ éradication de la pauvreté et de la faim.

Après Giovanna la tempête Irina

Giovanna a fait 35 morts, 284 blessés et près de 250 000 sinistrés

La tempête tropicale Irina a fait au moins 65 morts, la plupart des victimes étant du même district d’Ifanadiana, dans le sud-est de Madagascar ainsi qu’ un blessé, 3disparus et 73 490 sinistrés.

C’est donc la deuxième tempête meurtrière de la saison. Voir aussi

Madagascar martyrisée par Giovanna

19 morts, plus de 24 000 sinistrés, et le bilan est encore provisoire car les dégâts matériels sont considérables et seulement 66 communes sur les 657 probablement touchées par le cyclone ont donné des informations
Ce cyclone sera un des plus dévastateurs sur la Grande Île notamment à cause des rafales de vent qui ont atteint jusqu’à 180 km/heure
Le nombre de victimes du cyclone devrait encore augmenter dans les jours à venir.
De nombreuses localités sont inaccessibles à cause des inondations et des destructions.
Beaucoup d’hôpitaux, centres de santé et écoles ont été entièrement détruits ou sévèrement endommagés ainsi que d’innombrables maisons.
Le ravitaillement en électricité et en eau a été interrompu dans plusieurs régions, même si ces services sont désormais rétablis dans Antananarivo.
Selon l’Express de Madagascar : « Giovanna n’a donné aucun répit, de Brickaville à Belo sur Tsiribihina ». « 2 849 toits ont été arrachés, dont 1 354 à Moramanga, 1 252 à Vato­mandry et le reste dans d’autres districts. 3 741 maisons sont totalement détruites dont 3 021 à Vato­mandry et 361 à Moramanga.»
Selon le chef district de Moramanga : « Coupures d’électricité, arbres et poteaux électriques couchés, quartiers inondés, digues effondrées, infrastructures scolaires détruites à 85 %, 57 % pour les établissements sanitaires et 75 % pour les plantations ».
A Miandrivazo, on craint le débordement de la rivière Mahagilo, risquant d’inonder de une centaine d’hectares de plantations, ainsi que le quartier d’Ampa­sambazaha et ses environs, jusqu’au marché. « Les routes reliant Miandrivazo de la commune d’Isalo et de Mian­drivazo à Nosimena sont ensevelies sous des coulées de boue et donc inaccessibles. La montée des eaux n’est pas non plus négligeable à Morondava »